Les passages couverts parisiens naquirent
entre la fin du XVIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle,
un peu avant et après la naissance de la photographie. Enregistrer
tels endroits dans une photographie ne pourraient se faire postérieurement
qu'après un progrès de la plaque à la sensibilité
suffisante. Dans les clichés de ces passages laissés par
les photographes du début du XXe siècle, entre autres par
Atget, on ne peut plus repérer la prospérité d'antan
des lieux de rencontre et des lieux d'achats.
Puisqu'à la place des passages, les
grands magasins qui offraient une plus grande variété des
articles virent déjà le jour dès le début du
XIX siècle et que les boulevards furent aménagés,
les passages étroits et sombres attirèrent de moins en moins
les passants.
Ces passages perdant l'intérêt
commercial étaient longtemps dé- laissés et ne servaient
plus qu'à des entrepôts ou à des raccourcis.
Ces dernières années, pourtant, grâce à l'aménagement
des lieux et à la venue de nouveaux magasins à l'initiative
de l'Association Passages et Galeries ils se retrouvent leur beauté
originale. Mais ceux qui les empruntent ne sont plus les gens qui cherchaient
la mondanité d'antan de ces lieux mais ils sont là en quête
de bon vieux temps ou d'un souf- fle instant entre les deux rues agitées
d'extérieur.
Aujourd'hui je voudrais enfermer avec patience
dans une image non seulement les temps accumulés , mais aussi le
temps qui y coule lentement à l'aide d'un trou minuscule qui nécéssite
un temps de pose très long* car le sténopé est un
procédé propice à ceux qui veulent se
libérer de la vie quotidienne qui nous exige de plus en plus la
convéni- ence et la vitesse.
*de quelques minutes à une demie heure
Mieko
TADOKORO
Paris Passage Pinhole |
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du 16 au 30 novembre 2002 |
Maison Franco-Japonaise, Tokyo (Ebisu) |
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